Finalement, on sait peu de choses sur les échecs de la chirurgie du dos. Au mieux, il y a des hypothèses et cela est dû au fait qu'il y a peu d'études cliniques sur le "failed back surgery syndrome" ou bien FBSS en anglais. C'est probablement parce qu'on renvoie aux médecins la notion d'échec de leur propre soins ou plus largement la notion d'échec de la médecine. Si vous souffrez après une intervention de la colonne anormalement, il ne faut pas hésiter à revoir son médecin, à voir une équipe pluridisciplinaire genre "clinique du dos" dans laquelle vous trouvez des chirurgiens, des rhumatologues, des médecins de la douleur, des psychologues, des radiologues interventionnistes qui peuvent vous infiltrer sous contrôle radiographique et vous faire des radiographies compliquées type myelo-scanner, des kinésithérapeutes bien formés à ce FBSS...
L'échec de la chirurgie du dos a une étiologie complexe et de nombreux facteurs prédisposent les patients à la douleur chronique. Ces facteurs prédictifs se divisent généralement en facteurs préopératoires (patients), facteurs peropératoires et facteurs postopératoires.
Les facteurs préopératoires
comprennent l'anxiété qui est quasiment toujours présentes chez les patients multi-opérés du dos, la dépression qui n'est pas toujours franche et donc difficile à diagnostiquer, d'autres comorbidités psychiatriques, l'obésité, le tabagisme qui pourrait être responsable de mauvaises cicatrisation, la présence de litiges au travail ou de demandes d'indemnisation des accidents du travail (et oui les patients sont alors un trop rapidement classés parmi les fainéants qui préfèrent rester chez eux à ne rien faire plutôt que travailler avec des collègues sympas, de faire du sport, de la danse: c'est vrai que c'est plus sympa d'être chez soi, isolé, en serrant les dents de douleur, de stress, et de dépression..), et des constatations physiques ou radiologiques telles que la sténose vertébrale, la fibrose et l'hernie discale. Les facteurs psychosociaux des patients se sont révélés être les plus fortement associés au développement de la FBSS. De plus, une approche chirurgicale inappropriés est en corrélation avec un risque plus élevé de développer un FBSS. Les patients qui ont subi de multiples chirurgies antérieures du dos ont plus de chances de développer une FBSS et moins de chances de parvenir à une résolution réussie de la douleur avec la chirurgie. Plus la liste des opérations ou des procédures médicales est longue (de l'infiltration à la chimionucléolyse, à la nucléotomie...) et moins les chances de guérir voir même d'être soulagé est grande.
Les facteurs peropératoires
comprennent une intervention au mauvais niveau vertébral ou à un seul niveau alors que l'origine de la douleur s'étend sur plusieurs niveaux, ce qui soulage ainsi insuffisamment la douleur. Lorsque l'étiologie de l'échec est attribuée à une pathologie non en cause, c'est le revers à coup sûr. Ces facteurs représentent l'ambiguïté à identifier clairement les meilleures segments à opérer chez les patients présentant des changements multi-segments. Une technique inadéquate pendant la chirurgie peut également entraîner l'échec à soulager la douleur ou l'apparition de nouvelles douleurs. Un détail qui vaut son pesant d'or, tous les patients sont opérés avec du matériel de même taille ou presque (vis, plaques, clous...) alors qu'une vertèbre n'a jamais exactement la même taille d'un patient à l'autre, ce qui fait que certain patient(e)s ont des vis qui dépassent en avant de la colonne de quelques mn jusqu'à 1 cm car ils ont été opérés avec du matériel classique alors que leur vertèbre avait un diamètre antéro-postérieure petit. Le plexus nerveux qui passe en avant de la colonne est alors irrité et les douleurs sévères et ingérable arrivent. Dans ce cas, il faut bien-sûr réopérer le patient. Il faudrait enfin qu'on opère les patients avec du matériel à la taille de leurs colonne vertébrale.
Les facteurs post-opératoires
Les complications à long terme de la chirurgie peuvent également entraîner le développement d'un échec de la chirurgie chez certains patients. La chirurgie peut exacerber les symptômes existants ou provoquer de nouveaux symptômes en induisant une sténose vertébrale, une instabilité vertébrale, une fibrose épidurale ou une perturbation des disques adjacents.