jeudi 20 juin 2019

QUELLES SONT LA FREQUENCE, LES FACTEUR DE RISQUE, LE DIAGNOSTIC, LES TRAITEMENTS DES INFECTIONS RACHIDIENNES ?

Les infections rachidiennes peuvent  être classées en fonction de la localisation anatomique:

la colonne vertébrale, l'espace intervertébral, le canal rachidien et les tissus mous adjacents.


L'infection peut être causée par une bactérie ou un organisme fongique et peut survenir après une intervention chirurgicale. La plupart des infections postopératoires surviennent entre trois jours et trois mois après la chirurgie. L'ostéomyélite vertébrale est la forme la plus courante d'infection vertébrale. Il peut se développer à partir d'un traumatisme rachidien ouvert, d'infections dans les zones environnantes et de bactéries qui se propagent à une vertèbre. Les infections de l’espace intervertébral impliquent l’espace situé entre les vertèbres adjacentes. Les infections discales peuvent être divisées en trois sous-catégories: adultes hématogènes (spontanées), enfants (discites) et postopératoires. Les infections du canal rachidien comprennent les abcès épiduraux, une infection qui se développe dans l’espace autour de la dure-mère. L'abcès sous-dural est beaucoup plus rare et affecte l'espace potentiel entre la dure-mère et l'arachnoïde (la fine membrane entre la dure-mère et la pie-mère). Les infections du parenchyme de la moelle épinière (tissu primaire) sont appelées abcès intramédullaires. Les infections des tissus mous adjacentes comprennent les lésions paraspinales cervicales et thoraciques et les abcès du psoas lombaire. Les infections des tissus mous touchent généralement les patients plus jeunes et ne sont pas souvent observés chez les personnes âgées.

Incidence et prévalence

L'ostéomyélite vertébrale touche environ 26 170 à 65 400 personnes par an. Les abcès épiduraux sont relativement rares et ne concernent que 0,2 à 2 cas sur 10 000 hospitalisations. Cependant, 5 à 18% des patients atteints d'ostéomyélite vertébrale ou d'infection de l'espace discal causée par une propagation contiguë développeront un abcès épidural. Certaines études suggèrent que l'incidence des infections de la colonne vertébrale est en augmentation. Ce pic pourrait être lié à l'utilisation accrue de dispositifs vasculaires et d'autres formes d'instruments et à une augmentation de l'abus de drogues par voie intraveineuse. Environ 30 à 70% des patients atteints d'ostéomyélite vertébrale ne présentent aucune infection antérieure évidente. Les abcès épiduraux peuvent survenir à tout âge, mais sont plus fréquents chez les personnes de 50 ans et plus. Bien que le traitement se soit considérablement amélioré ces dernières années, le taux de mortalité par infection rachidienne est encore estimé à 20%.

Les facteurs de risque

Médicaux: l'âge avancé, l'usage de drogues intraveineuses, l'infection par le virus de l'immunodéficience humaine (VIH), l'utilisation systémique à long terme des stéroïdes, le diabète sucré, la transplantation d'organe, la malnutrition, le cancer.
Chirurgicaux: opérations de longues, une importante perte de sang , l'utilisation d'instruments et des chirurgies multiples ou des révisions chirurgicales sur le même site. Les infections surviennent dans 1 à 4% des cas, malgré les nombreuses mesures préventives.


Symptômes

Une dorsalgie persistante et une sensibilité au toucher. Cette douleur est aggravée par le mouvement et n’est calmée ni par le repos, ni par l’application de chaleur, ni par la prise d’antidouleurs (antalgiques). La fièvre, signe le plus évident d’infection, est souvent absente.

Diagnostic

Une prise de sang et, pour le bilan radiologique, une imagerie par résonance magnétique (IRM) avec injection de produit de contraste. La radiographie standard n'apporte en général aucun élément diagnostique intéressant en raison du retard radiologique (en moyenne six semaines), mais elle garde toute sa valeur pour le suivi. Quant au CT-scan et à la scintigraphie (au Tc 99-MDP, au citrate de gallium ou au polynucléaires marqués à l'iridium), leur sensibilité et/ou leur spécificité est inférieure et l'analyse de l'espace épidural est insuffisante voire absente selon les techniques. Toutefois, il est important de garder en mémoire qu'il n'existe pas de signes IRM pathognomoniques de spondylodiscite infectieuse et qu'un certain nombre de diagnostics différentiels radiologiques sont évoqués. Au clinicien ensuite de faire le nécessaire pour isoler le germe avant la mise en route d'un traitement antibiotique, non seulement pour confirmer le diagnostic mais également pour adapter l'antibiothérapie. La recherche d'un foyer infectieux concomitant est donc indispensable et des prélèvements sur tous les sites potentiels doivent être effectués. Au moins trois hémocultures doivent être réalisées afin d'optimaliser la sensibilité de la méthode. A noter que celles-ci sont plus sensibles lorsqu'elles sont réalisées pendant un pic fébrile mais que leur rendement lors d'infection à pyogène est tout de même proche de 50% même en l'absence de fièvre. Enfin, la recherche de la bactérie sur le site même de l'infection est parfois le seul moyen d'isoler le germe responsable. La ponction-biopsie sous contrôle radiologique est la méthode la plus simple mais sa sensibilité n'est pas parfaite et, en cas d'échec, il est important de recourir à une biopsie chirurgicale.

https://www.revmed.ch/RMS/2006/RMS-57/31153




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