lundi 13 janvier 2020

LES INFILTRATIONS RACHIDIENNES

Il s'agit d'infiltrations rachidiennes de cortisones (voir d'anesthésiques) à trois niveaux du rachis lombaire ou du rachis cervical: foraminale, épidurale, ou articulaires postérieures. Elles se pratiquent par des radiologues "interventionnelles" ou des rhumatologues, le plus souvent sous contrôle radiologique pour plus de précision. Le foramen est le niveau où le nerf sort du rachis; l'idée est de n'infiltrer que la racine en souffrance et de pas déposer la cortisone au niveau des autres étages du rachis. elles sont un peu moins pratiquées pour des raisons d'efficacité et de sécurité d'emploi (troubles neurologiques décrits). Les infiltrations épidurales sont très largement utilisées; elles peuvent se faire en aveugle ou son contrôle radiologique. les infiltrations des articulaires postérieures sont indiquées chez des personnes souffrant de lombalgies dues notamment à l'arthrose à ce niveau (spontanée ou post-opératoire). Ces infiltrations ont des techniques différentes (voies d'abord différentes), sont le plus souvent efficaces (même si leur efficacité a été discutée par des experts) mais peuvent présenter des effets secondaires exceptionnelles notamment neurologiques, infectieux et hémorragiques (chez des patients sous anticoagulants).



Comment cela se passe-t-il ?

Le patient est placé sur le ventre en cyphose sur la table radiologique afin de favoriser les infiltrations et d'obtenir une meilleur qualité d'image. Les infiltrations sont réalisées sous anesthésie locale, en ambulatoire et sont peu douloureuses dans de bonnes mains. L'effet peut se voir dans les 24-48 heures suivant l'infiltration et h jusqu'à une semaine après. Au -delà il faut peut-être répéter le geste une ou deux fois afin d'obtenir un résultat satisfaisant. Il est demandé au patient de se faire reconduire à la maison et de tester 48 h allongé afin que le produit reste le plus localement possible pour plus d'efficacité

Les différents types d'infiltrations

L'infiltration zygapophysaire

Cette infiltration des articulaires postérieures est couramment pratiquée. La pointe de l'aiguille doit tomber dans la dépression comprise entre la pointe de la facette articulaire sus-jacente et l'isthme sous-jacent. L'injection de produit de contraste confirme que l'on est bien placé dans l'articulation. On peut alors injecter 1 ou 2 ml de corticoïdes. L'injection d'anesthésique est souvent proposé et  constitue un test immédiat en vous soulageant ou pas à ce niveau. Si le soulagement est présent après l'injection d'anesthésique, on peut alors être sûr que c'est le bon endroit qui a été infiltré.

L'infiltration épidurale

Après avoir étudié attentivement la radiographie, le médecin infiltre la cortisone par voie inter-lamellaires en visant la lame sous jacente (L5 pour une pathologie L4/L5) du côté de la compression radiculaire si la radiculalgie est prédominante et plus centrale en cas de sténose rachidienne. Plusieurs passages obligatoires aident le médecin à guider l'aiguille sous radiologie: le contact avec la partie postérieure de la lame puis le passage du ligament jaune. Un peu de produit de contraste est injectée pour s'assurer qu'on est bien dans l'espace épidurale et pas dans l'espace intra-durale ou vasculaire. Puis on injecte jusqu'à 5 ml d'Hydrocortancyl. 

L'infiltration foraminale

Le foramen est abordé par voie postérieure parasagittale stricte (foramens à partir de L4/L5) ou par voie postéro-latérale. Une fois bien l'aiguille en place à la vue de la radiographie, on injecte un peu de produit de contraste pour confirmer qu'on est proche du foramen; le contraste vient mouler la racine nerveuse. on peut alors réaliser l'injection de 4 à 5 ml d'Hydrocortancyl.

Quel résultat peut-on espérer ?

Les preuves d'efficacité des infiltrations au niveau lombaire pour radiculalgies sont contradictoires d'une étude scientifique à l'autre. Ce que l'on remarque, c'est que les études n'étaient pas homogènes tant au niveau des patients que de la technique et avec l'utilisation de corticoïdes différents. Néanmoins, on peut espérer à minima un bénéfice à court terme, voir une résolution si l'infiltration est pratiquée par une équipe très expérimentée dans les infiltrations rachidiennes. 

Selon les cas, on obtiendra des résultats différents.

Les résultats semblent meilleurs si la hernie discale est migrée, exclues, foraminales, bien hydratée (cf IRM) , chez le patient jeune et si la douleur n'est pas trop forte. Dans certaine étude, 1 à 3 infiltrations de corticoïdes évitait une chirurgie dans 50% des cas après 6 semaines de traitement. 
La compression radiculaire est importante dans l'efficacité de l'infiltration. Les radiculalgies dues à l'arthrose sont moins soulagées par les infiltrations que lorsque la compression est due à une hernie discale.
Plus la durée entre  la douleur et l'infiltration est longue et moins bons sont les résultats: 50% de bons résultats après un mois et demi , et seulement 25% après 16.9 mois.
La durée des résultats d'une infiltration va 6 mois à 20 mois selon les études scientifiques.

Quelles sont les complications des infiltrations rachidienne ?

Elles peuvent être liées à l'injection: ponctions durales avec céphalées et vomissements, insomnie la nuit suivant l'infiltration, des céphalées, des lombalgies, des flush de la face, des nausées et une aggravation de la radiculalgie. Dans ce dernier effet secondaire, certains auteurs considèrent que l'aggravation est de bon pronostic car le produit serait bien au contact de la racine douloureuse ce qui provoquerait cette aggravation passagère et d'un ou deux jours.
Elles peuvent être non neurologiques problèmes oculaires, hématomes, abcès épiduraux.
elles peuvent être neurologiques (exceptionnelles):  méningites chimiques (du au corticoïdes), des accidents ischémiques avec risque de paraparésie ou paraplégie notamment pour les infiltrations foraminales et chez les patients multi-opérés.

Que devez-vous signaler au médecin qui pratiquera l'infiltration ?

  • Si vous avez une infection ou une fièvre  
  • Si vous êtes allergique ou sujet au malaise.
  • Si vous êtes diabétiques
  • Si vous prenez un traitement anticoagulant  (HEPARINE, COUMADINE, PREVISCAN, etc. ...) ou antiagrégant plaquettaire comme l'ASPIRINE, l'ASPEGIC, le KARDEGIC, le PLAVIX. Il faudra arrêter ces produits quelques jours avant l'infiltration à cause des risques d'hématome. 
  • Si vous êtes enceinte ou si vous allaitez
 En fait il n'y a pas de contre-indication formelle, mais votre médecin au courant de vos problèmes pourra adapter la technique d'infiltration.




Un conseil: ne pas avoir peur, demander une équipe ou médecin très expérimenté dans les infiltrations du rachis, signaler ses antécédents surtout si on prend un traitement faisant saigner (aspirine ou anticoagulants), rediscuter ave votre médecin afin de refaire l'infiltration si le résultat n'est pas satisfaisant au bout d'une semaine et enfin il y a très peu d'effets secondaires et d'incidents surtout dans des mains expertes.


                                          







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