jeudi 6 février 2020

LOMBORADICULALGIES: LA CHIRURGIE EST-ELLE PLUS EFFICACE QUE LE TRAITEMENT MEDICAL ?

L'objectif est d'évaluer les avantages et les inconvénients de la chirurgie dans le cas de lombalgies non radiculaires avec changements dégénératifs courants, dans le cas de radiculopathies (sciatiques...) avec hernie discale lombaire et dans le cas de sténose canalaire symptomatique. En gros: dans ce genre d'indications: faut-il se faire opérer ?

Comment atteindre cet objectif ?

La recherche d'articles cliniques s'est effectuée dans les bases de données MEDLINE (bien connues en médecine pour ces listes exhaustives d'articles médico-scientifiques) et les bases de données Cochrane (souvent citées pour ces revues médico-scientifiques et ces méta-analyses = comparaison d'efficacité entre plusieurs médicaments ou plusieurs procédures médico-chirurgicales). Les études retrouvées ont été menées jusqu'en juillet 2008. Les études cliniques n'étaient gardées que si basées sur une bonne méthodologie (études comparatives avec effectif de patients suffisant) et les revues systématiques des thérapies ci-dessus. Toutes les études pertinentes ont été évaluées méthodologiquement par 2 examinateurs indépendants.

Résultats.

Pour la lombalgie non radiculaire avec des changements dégénératifs courants de type discopathie arthrose des articulaires postérieures, des preuves réelles ont été trouvées démontrant que l'arthrodèse n'est pas meilleure qu'une rééducation intensive associée à une thérapie cognitive comportementale  pour l'amélioration de la douleur, mais modérément supérieure à la thérapie non chirurgicale standard (anti-inflammatoires, antalgiques, infiltrations...). La rééducation intensive peut s'entendre par programme intensif de rééducation avec des durées pouvant aller jusqu'à 1 mois d'hospitalisation de jour avec 4 à 6 heures de traitement physique par jour suivant votre pathologie: marche, renforcement des ceintures musculaires lombaires et abdominales, balnéothérapie, massages, ergothérapie... Ce genre de centres ne sont pas si fréquents et sont des centres de réeducation médicaux (comme à l'hôpital Cochin à Paris ou à celui du Vésinet dans les Yvelines...)
Après l'arthrodèse, moins de la moitié des patients éprouvent des résultats positifs définis comme des douleurs sporadiques, une légère restriction de la fonction lombaire et des analgésiques occasionnels après l'arthrodèse. Les avantages cliniques de l'arthrodèse instrumentée par rapport à l'arthrodèse non instrumentée ne sont pas clairs.


Pour la radiculopathie avec hernie discale lombaire, on peut conclure que la discectomie ouverte standard et la microdiscectomie sont modérément supérieures à la thérapie non chirurgicale pour l'amélioration de la douleur et de la fonction lombaire pendant 2 à 3 mois.


Pour la sténose du canal lombaire symptomatique avec ou sans spondylolisthésis dégénératif, on peut raisonnablement conclure que la chirurgie décompressive est modérément supérieure à la thérapie non chirurgicale pendant 1 à 2 ans. Mais les avantages associés à la chirurgie diminuent avec le suivi à long terme dans certaines études cliniques.


Pour la discopathie dégénérative, il existe des preuves que le remplacement du disque artificiel est tout aussi efficace par rapport à l'arthrodèse sur un seul niveau vertébral. Un dispositif d'espacement inter-épineux est supérieur au traitement non chirurgical pour la sténose vertébrale à 1 ou 2 niveaux avec des symptômes soulagés par la flexion avant. Pour conclure à l'efficacité de cette méthode sur le long terme,  les études cliniques sur cette durée d'effciacité sont trop peu nombreuses.


Mon avis: quelque soient la pathologie, il y a toujours nos 3 indications formelles pour ce faire opérer au plus vite: des douleurs insoutenables et non contrôlées par un traitement médicale bien conduit, des déficit moteurs et/ou sensitifs dans les membres inférieurs type ébauche de chute, perte de sensibilité et enfin des troubles sphinctériens type rétention et/ou fuite urinaire ou anesthésie du périnée. En dehors de ces 3 cas là et se basant sur des études cliniques sérieuses, on ne trouvent que peu de différence entre la chirurgie et les traitement non-chirurgicaux y compris dans la classique hernie discale compressive avec sciatique pour laquelle il y a une supériorité modérée et encore non prouvée à long terme. Comment alors expliquer que le nombre de chirurgies du rachis est en forte croissance sinon que le mode de vie actuel (sédentarité, mauvaise hygiène de vie...) a tellement changé. je n'y crois pas vraiment.
Dispositifs inter-épineux servant à établir une anté-flexion rachidienne soulageant les douleurs en cas de sténose vertébrale
https://journals.lww.com/spinejournal/Abstract/2009/05010/Surgery_for_Low_Back_Pain__A_Review_of_the.16.aspx?WT.mc_id=HPxADx20100319xMP
https://www.revmed.ch/RMS/2009/RMS-230/Techniques-de-non-fusion-en-chirurgie-rachidienne

1 commentaire:

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